Le booker, également appelé tourneur, est la personne en charge de trouver des concerts pour des artistes, et d’organiser leurs tournées. Bientôt, c’est certain, les salles et festivals ouvriront à nouveau leurs portes au public et aux musiciens. Pour préparer cette reprise, beaucoup d’utilisateurs de Groover profitent de cette pause forcée pour démarcher des bookers capables de noircir leurs agendas de dates de concert. C’est votre cas ? Suivez les conseils de Baptiste, fondateur de l’asso Riche Idée.
Sommaire :
1. Est-ce que votre projet est prêt ?
2. Avez-vous vraiment besoin d’un booker ?
3. Quel booker pour mon projet musical ?
4. Comment retenir l’attention d’un booker ?
5. Comment bien travailler avec son booker ?
1. Est-ce que votre projet est prêt ?
Chaque année, entre 100 et 200 artistes me contactent sur Groover pour me convaincre de les intégrer au catalogue de ma modeste maison de concerts. Sans même juger de la qualité de leurs propositions musicales, je suis parfois surpris de demandes transmises par de très très jeunes projets comptant à peine quelques titres et une poignée de concerts au compteur. Ne faites pas l’erreur d’exposer votre projet à des retours sceptiques alors qu’il n’a pas encore atteint un minimum de maturité. Donnez-vous du temps ! En règle générale, j’ai tendance à conseiller aux artistes de ne pas démarcher de tourneurs avant d’avoir réalisé au minimum une dizaine de concerts, notamment dans leur région d’origine. Seule exception notable : les projets connaissant un succès très rapide (streaming, pub…) et qui souhaitent transformer rapidement l’essai en live avant que le buzz ne retombe.
2. Avez-vous vraiment besoin d’un booker ?
Déterminés et bien organisés, certains artistes parviennent à signer et à réaliser – sans aide extérieure – plusieurs dizaines de concerts par an. Si vous êtes dans ce cas de figure, ne négligez pas la possibilité de poursuivre votre parcours musical sur la voie de l’indépendance, sans booker. D’abord dans une logique d’efficacité. Face à un programmateur, un artiste motivé saura souvent mieux défendre son projet qu’un booker débordé. L’autre argument en faveur du “do it yourself” est évidemment financier. En échange de son travail de démarchage, un booker va capter des revenus sur chaque concert du groupe, parfois même lorsqu’il n’est pas à l’origine de l’opportunité. Si vous parvenez à faire vivre par vous-même votre projet sur scène, il peut être intéressant de temporiser avant de démarcher les structures de booking. Objectif ? Attendre la proposition d’un booker qui puisse vraiment faire décoller votre projet financièrement et artistiquement (tournées, festivals….).
| Voir aussi : Comment trouver des dates de concert ?
3. Quel booker pour mon projet musical ?
Après avoir enchaîné les emails et les coups de téléphone, vous en êtes désormais persuadé : votre projet musical a besoin d’un tourneur pour grandir. Reste à savoir lequel ! À l’image de l’univers des labels ou des salles de concert, il existe aujourd’hui un large panel de partenaires scéniques potentiels pour les artistes musicaux. Bien entendu, beaucoup de musiciens rêvent de s’allier avec l’une des grandes agences nationales ou internationales qui représentent les têtes de gondole du music business. À côté de ces mastodontes, il existe aussi de petites associations (comme Riche Idée) et des structures indépendantes qui accompagnent des projets musicaux émergents pour les aider à ficeler leurs premières tournées. Les artistes plus confirmés pourront aussi se rapprocher de bookers spécialisés sur un style musical, une région ou l’export à l’international. Avant de démarcher tous azimuts, établissez le portrait robot du booker idéal pour votre développement scénique (taille, ambition, catalogue…). Vous gagnerez du temps et éviterez des refus toujours désagréables.
| Voir aussi : Pourquoi et comment obtenir des retours constructifs sur sa musique ?
4. Comment retenir l’attention d’un booker ?
Comme en amour, le booking est une question de sentiments. Soyons clair : il s’avèrera quasiment impossible de convaincre un professionnel de l’industrie de la musique de vous représenter s’il n’apprécie pas pleinement votre univers musical. Cela dit, l’artistique ne fait pas tout. Vous devez également démontrer à votre futur booker du sérieux et du potentiel de développement de votre projet. C’est particulièrement le cas sur Groover où les professionnels reçoivent plusieurs requêtes par jour. Mon conseil : mettez en avant vos atouts scéniques. Plus qu’un clip ou une longue playlist, un booker appréciera de pouvoir visionner, dès le premier échange, une vidéo live d’un ou plusieurs titres de votre projet. Accompagnez cette vidéo d’un court message personnalisé décrivant votre expérience et vos ambitions en matière de live. Gardez en mémoire qu’un booker doit atteindre un minimum de dates de concert pour rentabiliser son travail de prospection. Plus le groupe lui semblera prêt, disponible et partant pour tourner, plus votre proposition retiendra son attention.
5. Comment bien travailler avec son booker ?
Bravo, vous avez enfin trouvé un accord avec le booker de vos rêves ! Une belle étape dans la vie de votre projet musical que vous devez désormais transformer. En tant qu’artiste, vous devez notamment bien comprendre les contraintes et les attentes de votre nouveau partenaire de jeu. Autrement dit : lui faciliter la tâche afin qu’il puisse maximiser la recherche de dates de concert. Même si vous êtes désormais “libéré” du démarchage des lieux de diffusion, vous devez conserver un rôle actif dans l’agenda du groupe. Il s’agit par exemple d’informer au mieux votre tourneur de votre calendrier des prochains mois : (in)disponibilités, projets discographiques, visibilité médiatique…
Vous devez aussi être à l’écoute des opportunités ciblées par votre booker. Bien sûr, il ne s’agit pas forcément de dire oui à toutes les propositions transmises. Cela dit, j’ai tendance à conseiller aux jeunes artistes de ne pas être trop exigeants dans les premières semaines de collaboration. “Cela fait trop de route”, “la salle est trop petite”, “le cachet est trop faible”… Autant de retours qui peuvent heurter la sensibilité et la motivation de votre représentant. Si vous souhaitez développer votre projet, il convient plutôt d’enchaîner rapidement les concerts. Ce sera un excellent signal envoyé tant à l’industrie musicale (médias, festivals, salles…) qu’à votre tourneur.
En résumé :
Plus vous jouerez, plus il sera facile pour lui d’obtenir de nouvelles dates, plus votre projet sera exposé, plus vite vous progresserez dans le paysage musical… Les exemples récents de groupes et artistes ayant bénéficié de ce cercle vertueux ne manquent pas dans la scène française. À vous de jouer !
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