Artistes, avez-vous déjà pensé à vous associer à d’autres musiciens pour sortir des chansons ? Un featuring peut être un joli coup stratégique – en plus d’être une super expérience – à condition de ne pas vous lancer tête baissée. Vous devez au préalable savoir certaines choses, et ça tombe bien, puisqu’aujourd’hui, on vous explique tout avec Groover.
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Rétablissons tout de suite une vérité infaillible : si vous pensiez que les collaborations artistiques — aussi appelées « featurings » — étaient chasse gardée d’artistes exposés, où l’inverse, vous vous trompiez. Les associations entre professionnels de la musique sont monnaie courante, quel que soit le niveau de notoriété des artistes. Prenez comme récent exemple le projet de Jul, 13 Organisé, qui a réuni au moins 50 rappeurs, tous jouissant de renommées différentes. Voici la preuve qu’il ne faut avoir aucune crainte à proposer des featurings, même avec ceux que vous pensiez intouchables. Car ici, plus qu’une question d’argent (nous y reviendrons plus bas), il faut raisonner en termes de sensibilité artistique et de gain d’audience. Maintenant que cette vieille légende est révolue, concentrons-nous d’abord sur l’utilité d’un featuring, ainsi que sur les avantages d’une telle collaboration artistique.
| Voir aussi : Comment trouver une audience pour son projet musical ?
[su_youtube_advanced url= »https://www.youtube.com/watch?v=-CVn3-3g_BI&feature=emb_title » title= »Bande Organisée – Sch / Kofs / Jul / Naps / Soso maness / Elams / Solda / Houari // Clip Officiel »]
Avantage n°1 du featuring :
le gain « public »
Le premier avantage du featuring concerne le public. Dans le cas d’une collaboration artistique, on pourra facilement dégager trois exemples, et autant d’aspects positifs :
- Imaginons d’abord que vous êtes un newcomer et qu’une « star » accepte votre demande de featuring. Logiquement, grâce à votre prestation sur le morceau, vous attirerez une partie de l’audience de votre compagnon de fortune ; une aubaine si cet artiste explose tous les compteurs.
- Deuxième possibilité, vous vous associez à un.e musicien.ne dont la communauté est égale en nombre à la vôtre. L’intérêt du featuring repose ici sur le type de public qui suit l’artiste avec qui vous croisez le micro. Si vous faites du rap et que vous opter pour composer avec un DJ, grandes sont les chances que des « clubbeurs » s’éprennent pour vous et décide de soutenir votre projet musical ; c’est ce qu’il se passe dans l’autre sens avec Vladimir Cauchemar, qui multiplie les interventions auprès des rappeurs, comme Vald, Alkpote, Lacrim, Caballero & JeanJass, Michel… Cela va de soi, toutes les personnes écoutant de la musique électronique ne sont pas des « clubbeurs », mais en grossissant volontairement le trait de la sorte, vous saisissez l’idée. Gardez en tête que si vous collaborez avec quelqu’un officiant dans votre « créneau », le cumul des publics est envisageable, et bon à prendre.
- Enfin, dernier cas de figure : malgré que vous débutiez, vous décidez de collaborer avec un.e artiste à plus faible audience. Au-delà du fait que votre partenaire (ou vous) peut devenir la nouvelle sensation, il est important d’affirmer là qu’il n’y a pas de mauvais de public. Chaque personne qui écoutera votre musique est un potentiel futur soutien. Ne négligez donc rien, ni personne.
Alerte de ça, la question suivante est toute trouvée : comment proposer un featuring à un.e autre artiste ? Clamons-le haut et fort : nous ne sommes pas aux États-Unis ! Rien ne sert d’allonger les pépettes pour qu’un.e artiste apparaisse sur votre morceau – même si, c’est vrai, désormais quelques rappeurs français se la jouent ricains et quémandent un chèque. Booba — « minimum 5 chiffres si j’viens » — et d’autres artistes ne manquent d’ailleurs pas de le rappeler dans leurs textes ! Mais, dans la grande majorité des cas en France, une collaboration musicale n’est pas payante. C’est au bon vouloir de l’artiste de « feater » ou non. Il n’y a donc pas vraiment de technique type pour maximiser vos chances d’obtenir un featuring, si ce n’est de rentrer en contact en bonne et due forme avec l’entourage professionnel (label, producteur…) ou l’artiste directement, puis d’exposer votre projet, votre vision. Tout est principalement une question de stratégie artistique ; même si les aspects commerciaux et marketing ne sont jamais bien loin.
[su_youtube_advanced url= »https://www.youtube.com/watch?v=qRTsLAuLDWY&feature=emb_title » title= »Michel – Ta vie feat. Vladimir Cauchemar »]
Avantage n°2 du featuring :
le gain « argent »
C’est une évidence, mais rappelons-le : en apparaissant sur la chanson d’un.e collègue artiste, vous fournissez un « travail », et il y a donc obligation de rémunération. Pour répartir vos gains, il y a deux possibilités :
- Si vous êtes artiste indépendant.e, vous décidez de tout, ce qui comprend également la façon de payer votre/vos collaborateur/trice.s. Reprenons l’exemple de 13 Organisé. Jul, pilote du projet, a veillé à ce que tous les rappeurs ayant participé au projet obtiennent la même somme — une initiative aussi rare qu’elle est bienveillante, particulièrement si l’on se dit qu’Akhenaton d’IAM a été payé autant que… Houari !
- Maintenant, si vous êtes signé.e en label de musique — on en profite pour vous inciter à relire notre article concernant les différents types de contrats. Le choix de répartitions des gains se fera par vos équipes, et non plus par vous.
Mais du coup, comment mesure-t-on les gains pour rémunérer ces services ? Il y a deux aspects à prendre en compte :
- Le premier concerne les royalties, c’est-à-dire l’argent accumulé grâce à la vente de disques et de streams (toutes plateformes confondues) … Vous, ou l’artiste avec qui vous collaborez, devez alors négocier un pourcentage des royalties que le morceau aura généré. Dans la plupart des cas, et dépendamment de votre contrat, ce chiffre oscille entre 3 et 7 %. Ce pourcentage peut encore augmenter si l’artiste invité.e, ou vous, apportez une contribution plus importante à la chanson. Par exemple, en plus d’un couplet, si vous vous occupez du refrain, on parlera d’un « duo » et non plus d’un « featuring ». En somme, si votre dose de « travail » dans le morceau est plus conséquente, vous pouvez logiquement réclamer plus.
- Le second aspect correspond lui aux droits d’auteurs (à la partie « édition »), et fait donc rentrer la SACEM dans la danse. Si le morceau a été diffusé en masse à la radio, à la télévision, en discothèques ou dans les lieux publics sonorisés, vous êtes en droit de demander un pourcentage plus élevé. Sachez qu’en France, grâce à une juridiction spéciale qui encadre les collaborations artistiques, vous ne pouvez pas toucher moins de 50 % de ce que la SACEM vous fournit.
[su_youtube_advanced url= »https://www.youtube.com/watch?v=UI7wtEN7RsI&feature=emb_title » title= »Deen Burbigo – Cercle Vertueux »]
Featuring = Je te donne + Tu me donnes…
Afin de résumer brièvement tout ce que l’on vient de se dire, et donc, pour qu’une collaboration artistique soit réussie, il faut :
- établir un contact professionnel avec l’entourage ou l’artiste directement ;
- décider ensemble d’une démarche artistique pertinente ;
- convenir d’un montant de rémunération avec un pourcentage raisonnable (pourquoi pas en se basant sur les chiffres donnés plus haut) ;
- et enfin, établir avec votre feat, une stratégie de communication (réseaux sociaux & médias) qui pourra vous servir à tou.te.s les deux.
Maintenant, ne vous reste plus qu’à écrire votre meilleur couplet — avant qu’un.e autre ne le devienne à son tour. Ah, soit dit en passant, sur Groover, toute une panoplie d’artistes n’attend que vos propositions pour faire de la bonne musique !