Nous sommes partis à la rencontre de WOOKAII, manager d’artistes, et de Paul Barreyre, chanteur, auteur, compositeur et guitariste français qui a sorti son premier EP « A la surface » en novembre dernier. En envoyant ses morceaux sur Groover, Paul a suscité l’intérêt de plusieurs professionnels de l’industrie de la musique et a choisi de travailler avec WOOKAII. Quel luxe d’avoir le choix ! Ils viennent de signer le début de leur collaboration et semblent s’être bien trouvés !
Groover est une excellente opportunité pour des artistes en développement de faire connaitre leur travail. Pour moi qui avais très peu de contacts parmi les professionnels de la musique, c’est une porte d’entrée inespérée.
– Paul Barreyre –
Pouvez-vous présenter vos projets respectifs, WOOKAII et ton projet musical Paul Barreyre ?
WOOKAII : J’ai toujours été passionné de musique et j’ai décidé de me lancer dans le monde de la musique en 2011, et plus précisément dans le management d’artistes en 2015. Aujourd’hui je m’occupe de 4 artistes, et selon la configuration je gère également avec eux leur production discographique ou leurs projets de sorties de disques (entre mon expérience en label et en management, j’en suis à une quinzaine d’albums). Je m’occupe bien entendu de les représenter auprès du réseau professionnel, de les conseiller, et de développer leur carrière. J’ai aussi un apport sur la direction artistique, musicale et/ou visuelle.
Paul Barreyre : J’écris, je compose et j’interprète des chansons en français. Je suis également guitariste. J’emporte ma guitare partout où je vais et compose avec elle, nous sommes inséparables. Sur scène comme dans mon 1er EP A la Surface, sorti en octobre 2019, quatre talentueux musiciens m’accompagnent : Camille El Bacha au piano, Matthias Courbaud à la contrebasse, Milàn Tabàk à la batterie et Saddam Novruzbayov au zurna, duduk & clarinette. Mes compositions sont généralement empreintes de jazz et de sonorités moyennes-orientales. Une pointe d’électro s’ajoute aux arrangements grâce aux créations MAO de Camille El Bacha. Mes textes sont quant à eux plutôt inscrits dans la tradition des chansonniers de la seconde moitié du XXe siècle (Gainsbourg, Férré, Brel, Vian…), que j’ai beaucoup écouté et qui m’inspirent.
Paul, comment est né ton projet ?
Je suis originaire d’un petit village de la région Grenobloise. A 10 ans, j’ai commencé à apprendre la guitare folk dans une école de musique locale. J’ai découvert le jazz et la musique classique à l’adolescence, ces musiques m’ont très vite passionné, obsédé. Je passais de longues heures à écouter et m’entraîner à la guitare sur des disques de Miles Davis, Bill Evans et John Coltrane…
J’ai débarqué à Paris à 17 ans, après avoir été reçu au concours de Sciences Po. En parallèle de mes études, j’allais à des jam sessions où je jouais régulièrement. Au fil du hasard, je suis tombé dans l’univers des musiques moyennes-orientales. Cette musique m’a profondément touché et ouvert de nouveaux horizons. En 2013 j’ai commencé à accompagner la chanteuse grecque Dafné Kritharas (avec qui je joue désormais depuis plus de 6 ans). Cette collaboration m’a énormément inspiré : j’ai commencé par mettre en musique les grands poètes que j’aime puis ai rapidement ressenti le besoin d’écrire mes propres textes. Mes 1ères chansons sont nées en 2015, après un road-trip de plusieurs mois dans les Balkans et au Moyen-Orient. Cette même année je suis devenu commissaire aux comptes chez EY, par nécessité d’autonomie matérielle. Ce métier – chronophage et austère – m’a paradoxalement poussé à écrire de plus en plus de chansons, si bien que dès que je me retrouvais seul j’en composais une et qu’aujourd’hui j’en ai conservé une quarantaine. En novembre 2018, j’ai décidé de me lancer et ai enregistré mon premier EP « A la Surface ». Il est sorti un an plus tard, avec un concert sold out au Café de la Danse.
Ça ressemble à quoi une journée avec Paul ?
Actuellement je suis toujours commissaire aux comptes chez EY, c’est ce qui m’a permis entre autres d’auto-financer mes projets musicaux. Depuis 4 ans je mène donc une double vie complètement schizophrénique où après une longue et fastidieuse journée de travail je me retrouve – sans transition – sur scène le soir, dans la folie et la transe des concerts. J’ai parfois l’impression de vivre plusieurs vies en une, ce contraste est à la fois épuisant et grisant. J’aimerais pouvoir me consacrer uniquement à la musique.
Et une journée chez WOOKAII ?
Une journée chez WOOKAÏÏ, c’est beaucoup de musique, beaucoup d’infusions, et une schizophrénie totale. Je passe d’une idée à l’autre, d’un projet à l’autre. Il doit y avoir un moyen de compter les messages sur whatsapp mais je crois que j’échange une moyenne de 50 messages par artiste et par jour. Ensuite il y a les mails, les coups de fils… rester à l’affût des tremplins, des premières parties, aller voir des concerts, rencontrer des pros … et passer un peu de temps à écouter ce que je reçois sur Groover 🙂
➜ Tu peux contacter WOOKAÏÏ directement sur Groover ici !
WOOKAII, qu’est-ce qui vous a plu dans l’univers de Paul quand vous l’avez découvert sur Groover ?
J’ai été assez frappé par l’univers, la justesse des mots, de l’intention, de l’élocution. J’ai entendu « l’orage est passé » et je l’ai écouté 3 fois je crois avant de faire une réponse à Paul. Puis chaque jour ensuite…
La chanson française est un univers auquel je me sens parfois étranger, mais j’ai entendu ce que j’y aime (Gainsbourg, Vian, Legrand … ou dans les vivants Matthieu Boogaerts, Albin De la Simone, Pierre Lapointe), quelque chose d’intemporel et de profondément poétique et sincère. Et puis j’y ai aussi entendu ces accents balkaniques, moyen-orientaux, qui témoignent d’une culture musicale bien plus large et riche que la « chanson française / variété » qu’on entend aujourd’hui.
[su_youtube_advanced url= »https://www.youtube.com/watch?v=Wnk2dvBSApU » title= »THE ABETTORS – AURUS feat. Sandra NKAKÉ »]
Et votre rencontre ensuite, ça a donné quoi ?
WOOKAII : Nous nous sommes rencontrés mi-juillet dans un café boulevard des Capucines. On a discuté, bu du vin. Je n’ai rien promis à Paul, je voulais simplement comprendre sa vision, ses envies, ses ambitions, et lui dire ma philosophie, mon éthique, ma façon de travailler. Ensuite, il y a eu son concert au Café de la Danse en octobre dernier, qui m’a conforté dans son fort potentiel, et début novembre on a décidé de travailler ensemble. J’ai ensuite proposé qu’il fasse la première partie de Adamo à la salle Pleyel, ce qui fut un très beau moment.
Paul Barreyre : Lorsque nous nous sommes rencontrés, j’ai tout de suite senti que nous étions sur une même longueur d’onde dans l’essentiel de ce que je voulais défendre. Jean-Michel avait une foule d’idées pour faire avancer le projet (communication sur les réseaux sociaux, éditeurs, labels ou tourneurs à contacter, choix à faire pour les vidéos ou enregistrement, etc.). J’ai pris le temps de réfléchir et nous avons commencé à travailler ensemble quelques mois plus tard. A peine 10 jours après j’étais grâce à lui programmé en 1ère partie de Salvatore Adamo à la Salle Pleyel, devant 2500 personnes. Ce fut une expérience inoubliable. C’est tellement soulageant de travailler avec quelqu’un qui croit en nous et nous défend auprès des professionnels. Je sais qu’il comprend mon projet et que je peux compter sur son professionnalisme et suis ravi de ce début de collaboration…
Récemment, tu as sorti ton 1er EP Paul, Félicitations ! Qu’est-ce que tu as appris de plus important ces derniers mois ?
J’apprends à prendre de la distance par rapport à l’avancée du projet. Les choses ne vont pas toujours aussi vite que l’on voudrait et ça peut être frustrant, mais avec de la patience et du travail, les choses finissent par arriver. Inversement quand une bonne nouvelle arrive, je sais qu’il ne faut pas exulter trop vite !
Quels seraient vos conseils aux jeunes artistes en développement ?
Paul Barreyre : Je conseille de rester persévérant et de se fier à son instinct. Via Groover, j’ai pu échanger avec deux autres managers qui semblaient intéressés par mon projet mais j’avais la sensation que nous n’étions pas tout à fait sur la même longueur d’onde. En revanche, le courant est immédiatement passé avec Jean-Michel Journet. Seul on progresse lentement, en équipe, on trouve un équilibre qui permet d’avancer plus sereinement et efficacement.
WOOKAII : Le temps ne joue pas contre vous et la patience est votre meilleure alliée. Faites vos choix avec le cœur et à chaque étape demandez-vous si vous êtes en harmonie avec ce que vous créez (ou ce que d’autres créent avec vous). Et puisque vous êtes en développement : personne ne vous attend. Vous pouvez donc prendre tout le temps qu’il faut, refaire, recommencer, affiner votre vision, prendre le temps de bien travailler aussi le visuel (photos, clip), le temps de bien financer le projet (enregistrement, visuels, promo, marketing).
Cherchez toujours la cohérence : entre vous-même et votre propos artistique, entre votre propos artistique et ses expressions visuelles, entre vous et vos partenaires potentiels (manager, tourneur, éditeur, label, attaché de presse…).
Je terminerai par l’OBSTINATION!!!
Quels sont vos projets pour l’année à venir ?
Paul Barreyre : J’aimerais signer avec un tourneur, ce qui me permettrait d’arrêter mon métier alimentaire et de me consacrer uniquement à la musique. Je projette également d’enregistrer mon album et donc de passer par un Label. J’espère pouvoir tourner mon prochain clip sur mon titre Les Sens en mars. En attendant, 3 vidéos de live session sortiront courant février. Je continue aussi avec passion d’accompagner en tant que guitariste la chanteuse Dafné Kritharas sur les scènes des festivals, ainsi que d’autres musiciens, plus occasionnellement (en 2017-2018 j’ai par exemple accompagné la chanteuse/autrice-compositrice Clara Ysé).
WOOKAII : Paul vient de sortir son EP et son premier clip, et nous allons donc préparer la suite : nouveau clip, sessions live et acoustiques, démos pour le second EP, quelques concerts… et très certainement agrandir l’équipe avec un éditeur et un tourneur.
Je vais aussi continuer d’accompagner Hussam Aliwat qui a sorti son premier album « Born Now », YADAM qui sort dans quelques semaines son premier EP « Safeplace » et Natalia Doco qui a quelques surprises en préparation.
Et il n’est pas impossible que d’autres artistes rejoignent ce joli catalogue.
Et enfin, que pensez-vous de Groover ?
Paul Barreyre : Groover est une excellente opportunité pour des artistes en développement de faire connaitre leur travail. Pour moi qui avais très peu de contacts parmi les professionnels de la musique, c’est une porte d’entrée inespérée. Il suffit parfois d’une rencontre pour que tout prenne une direction positive.
WOOKAII : Pour avoir fait l’expérience des 2 côtés, je pense que c’est une plateforme absolument nécessaire aujourd’hui pour un artiste en développement, autoproduit ou non.
Côté artiste (sur une sortie de single) c’est un outil qui est conçu pour durer. Utile et efficace pour atteindre un premier palier de contacts en médias, et obtenir des feedbacks, même de médias ou labels que je n’arrivais pas à contacter en tant que manager (ou des contacts que je n’avais pas encore).
Côté mentor (découverte de projets et conseil), j’espère avoir pu donner des retours constructifs, et je suis très heureux d’avoir découvert des artistes, a fortiori un artiste tel que Paul.
| Voir aussi : CEYLON, ATEA Production et Fauchage Collectif travaillent ensemble, Groover est passé par là