On a rencontré Matthew Hershoff alias Mons Vi en avril à Brooklyn, New York. Ce jeune ambassadeur de l’indie new-yorkaise maîtrise aussi bien la création audiovisuelle que musicale. Il nous raconte comment Groover l’épaule dans la promotion et la diffusion de son œuvre et dans sa volonté d’être écouté outre-Atlantique. L’artiste qui se dit auto-entrepreneur malgré lui insiste sur le fait qu’aucun producteur ne doit compter sur la chance pour réaliser ses rêves.
Ce qu’il y a d’intéressant avec Internet, c’est que vous avez des gens résidant dans des endroits où vous n’êtes jamais allé, auxquels vous n’auriez jamais pensé, et qui écoutent votre musique. Or, j’ai toujours rêvé d’aller en France. Groover me permet de m’y produire et d’être sûr que des personnes auront écouté mes sons avant.
Mons Vi
Comment as-tu décidé de faire de la musique ton activité professionnelle ?
J’ai commencé la musique à l’âge de cinq ans. Ma mère m’a forcé à apprendre le piano (rires). J’ai du dire oui. {Dorian : « c’était un pacte avec le diable»} Oui complètement ! Évidemment, cela m’a été d’une grande aide et je suis très reconnaissant qu’elle m’ait fait travailler autant. J’ai donc suivi une formation classique jusqu’à 18 ans puis j’ai appris à jouer de la guitare, un peu de batterie et de basse. Je n’avais pas réalisé que je voulais faire de la musique professionnellement avant la fac. Je pensais que j’allais devenir médecin, j’étudiais la neurochirurgie à l’époque. Mais dès lors que j’ai pris des cours de production musicale, je suis devenu obsédé par ça.
J’ai alors quitté l’université et j’ai aménagé un studio de musique à la maison. Je passais toutes mes nuits dedans. Puis survint une période très difficile pour de multiples raisons personnelles. J’ai décidé d’aller à New-York pour faire de la musique. J’ai donc quitté Miami et j’ai continué dans cette voie. Depuis, j’ai eu beaucoup de chance, beaucoup de retours de personnes qui comptent et je suis devenu musicien sous le nom de Mons Vi.
Et tu m’as dit que tu avais aussi réalisé un court-métrage ?
Je l’ai écrit. J’ai besoin de multiplier les projets.
Childish Gambino est mon modèle. Il réalise, il joue, il écrit, il fait de la musique. Je suis convaincu que l’artiste du 21esiècle est un artiste multimédia. Tout simplement parce qu’il est facile de créer tout ce que l’on veut. Je pense que nous avons grandi avec un accès à tout, donc notre esprit est structuré comme ça : je dois exceller sur le réalisation, je dois briller dans la musique etc.
Comment parviens-tu à écrire des scénarios et composer de la musique dans la même journée ?
Le principe de base est que si je suis surmené par une activité, je vais immédiatement passer à l’autre. C’est essentiel pour moi d’avoir des projets multiples parce que j’ai en permanence envie de créer.
La promotion et la diffusion de ton projet Mons Vi sont-elles des étapes contraignantes pour toi ou prends-tu du plaisir à les réaliser ?
Ce sont clairement des activités contraignantes. J’aime parler avec les gens, j’aime rencontrer des hommes d’affaires, j’aime comprendre ce qu’ils font. Suis-je pour autant un homme d’affaires ? Non, je ne le suis pas. Mais je dois endosser le costume d’auto-entrepreneur. Et assurément, si vous ne le faites pas, vous n’irez nulle part. Alors tu produis le morceau et ensuite ? Soit tu gagnes à la loterie, soit tu as une chance sur des millions de le mettre sur Soundcloud et d’obtenir instantanément des millions de streams. La foudre frappe parfois certaines personnes. Mais une sur dix millions.
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Dans cette optique, il est donc pratique pour toi d’utiliser Groover afin de diffuser ta musique partout dans le monde, pas spécifiquement à une échelle locale ?
Ce qu’il y a d’intéressant avec Internet, c’est que vous avez des gens résidant dans des endroits où vous n’êtes jamais allé, auxquels vous n’auriez jamais pensé, et qui écoutent votre musique. Or, j’ai toujours rêvé d’aller en France. Groover me permet de m’y produire et d’être sûr que des personnes auront écouté mes sons avant. Toute aide, tout support, qu’un artiste peut obtenir est essentiel parce que l’industrie de la musique d’aujourd’hui est assez déstructurée.
Alors, l’expérience utilisateur Groover t’a plu ?
L’utilisation était extrêmement intuitive. Je n’avais jamais utilisé Groover avant et j’ai été tout de suite capable de comprendre comment la plateforme fonctionnait. J’ai eu de très bons retours, j’ai reçu des félicitations de certains blogueurs, c’est très encourageant.
Apparemment tu souhaiterais venir jouer à Paris ?
Oui, c’est mon rêve. J’ai des amis là-bas, bien intégrés à l’écosystème indé français. Ça me plairait énormément