Nous avons eu le plaisir d’apprendre la collaboration de Ojûn, artiste électro et instrumental ouvert sur les cultures du monde, et 18heures48, une structure d’édition et de production. Leur gros point commun : leur attachement particulier au mélange des cultures. Une collaboration dépaysante qui a débuté grâce à Groover !
Grâce à Groover nous sommes entrés en contact avec Ojûn et sommes très fiers de représenter aujourd’hui ce très beau projet.
– 18heures48 –
Ojûn et 18heures48, pouvez-vous en quelques mots présenter vos projets respectifs ?
Ojûn : Ojûn est un projet de musique électronique et instrumental ouvert sur les cultures du monde. J’ai expérimenté plusieurs formules avant d’arriver à la forme actuelle, en solo. L’objectif de mon projet est de faire des croisements entre musiques traditionnelles du monde, musique électronique et instrumental. Pour mon prochain album, je me suis particulièrement inspiré des musiques des mascareignes, et notamment de l’île de la Réunion où j’ai vécu enfant et où je suis retourné l’année dernière afin de réaliser des enregistrements sonores et les premières maquettes. Ojûn, signifiant chaman chez les yakoutes, est donc une invitation à voyager, à s’évader !
18heures48 : 18heures48 est une structure d’édition et de production avec un répertoire très éclectique passant du jazz, à l’électro, aux musiques du monde ou encore aux musiques urbaines avec un attachement particulier pour le mélange des cultures et des univers artistiques. Notre ambition est de faire émerger les talents qui nous font vibrer en préservant leurs particularités.
Ojûn comment est né ton projet musical ? D’où vient ton inspiration ?
Ojûn : Je porte ce projet depuis un peu plus de 3 ans maintenant ! J’ai décidé de me lancer dans cette aventure après des études en sciences politiques. Il m’a fallu pas mal de temps pour m’autoriser à créer ce projet artistique, et c’est donc dans cette idée que j’ai composé un premier EP qui m’a permis d’intégrer le laboratoire des musiques actuelles du Conservatoire de Lyon, puis un second « The voodoo » enregistré au studio Mikrokosm. J’ai depuis pris mon envol car je suis actuellement en résidence artistique à Port louis en Bretagne, où je suis accompagné par la SMAC de l’hydrophone et où je prépare la sortie de mon premier album « Bat Karé » (« allons se promener » en créole réunionnais)
Concernant mes inspirations elles sont assez larges ! En électro j’apprécie beaucoup des artistes tels que Rone, Thylacine, Bonobo, ou encore nicolas jaar. Mais en règle générale j’écoute beaucoup de blues et de world musique : Ali farka touré, Tinariwen Alain peters, Danyel Waro, etc …
Aussi, étant passionné d’ethnomusicologie, je suis un grand fan de la collection Ocora de Radio France que je prends plaisir à diguer chez les disquaires !
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Qu’est-ce que tu as appris de plus important depuis la naissance de ton projet ?
Ojûn : Selon moi, une des choses essentielles est l’entourage professionnelle du projet et cela commence par la famille et les amis ! Ensuite, je crois qu’il est nécessaire de faire feu de tout bois et de contacter les services culturels de mairie, la SMAC de ta ville, l’asso du coin, des labels, les radios locales etc.. Dans un premier temps, je crois qu’il ne faut pas avoir peur de fuir les grandes villes et leurs réseaux saturés, l’expression « tkink global, act local » s’applique particulièrement bien dans le domaine des musiques actuelles !
18heures48, comment est né votre projet ? Quel est votre rapport aux artistes et votre vision par rapport à l’industrie de la musique ?
18heures48 : 18heures48 est né de notre désir d’accompagner les projets qui nous tiennent à cœur et de travailler uniquement par passion. Nous avons en effet un champ d’action assez large car nous pouvons intervenir de différentes manières dans un projet artistique, en tant qu’éditeurs, producteurs ou managers par exemple. Nous nous adaptons aux besoins de l’artiste et de son projet pour créer l’écosystème vertueux qui lui permettra d’évoluer. Nos dernières sorties que ce soit Student Kay, Mignight Colors, Loveson et Leo Seviyor ou encore Blanche sont très différentes au niveau de l’esthétique musicale mais chacun de ces projets est incarné et l’aboutissement d’une vision artistique et d’un véritable travail de création.
Concernant l’industrie musicale nous trouvons qu’il y a un manque d’audace notamment au niveau des majors qui de moins en moins soutiennent la création et investissent dans le développement, laissant aux petites structures comme la notre le travail de développement avant d’arriver pour essayer d’en récolter les fruits une fois les premières étapes franchies. Certains ont oublié que notre objet était la musique et que l’implication dans un projet ne devait être considéré comme un investissement financier à court terme. Cela pose un véritable soucis au niveau du financement de la création et de la diversité musicale.
Ça ressemble à quoi une journée avec 18heures48 ? Et avec toi Ojûn ?
Ojûn : Pour ma part il n’y a pas vraiment de journée type. Ça dépend de la saison, des finances, et aujourd’hui des risques de pandémie !
Généralement je me réveille tôt et je travaille toute la matinée. Je fais environs 2 ou 3 heures de musiques par jours : de la créa, du mix, de la com, des tutos … et ensuite je profite de la journée pour avancer sur d’autres projets, ou seulement profiter de l’environnement dans lequel j’habite. J’ai la chance de vivre sur une presqu’île entouré par la mer, j’en profite donc pour pour me baigner et faire du bateau dès que je peux !
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18heures48 : Une journée chez 18heures48, c’est beaucoup d’écoute, nous recevons chaque jour de nombreuses maquettes et titres que nous essayons au maximum d’écouter. Puis de l’administratif, de la gestion, des contrats, des déclarations Sacem, négociations, etc.. notre travail est aussi de libérer les artistes de toutes ces formalités afin qu’ils se concentrent sur la création et la vie de leurs œuvres. Enfin ça termine souvent par un apéro ou un concert (à part en ce moment).
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Ojûn et 18heures48, quels sont sont vos projets pour l’année à venir ?
Ojûn : Le prochain projet sera de sortir un second titre durant l’été, et puis l’album pour la rentrée. Il ne me reste plus qu’à travailler sur l’artwork ! En parallèle je développe également un projet de parcours sonore et d’installation sonore donc j’ai de quoi continuer à imaginer !
Enfin, je crois que l’enjeu majeur pour moi comme pour tous les artistes et jeunes créateurs sera d’inventer une manière de présenter mon projet sur scène dès que possible en respectant les risques sanitaires actuel !
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18heures48 : Notre envie est de pouvoir dès que possible reprendre une activité normale, nous avons de très beaux projets dont celui d’Ojûn que nous souhaitons pouvoir présenter au plus grand monde. Nous travaillons en ce moment à préparer nos futures sorties en rêvant à la possibilité d’une convivialité et d’un partage retrouvé.
Quels seraient vos conseils aux artistes en développement ?
Ojûn : Il me semble que le seul conseil que je peux donner c’est de croire à son projet. Cela peut paraître naïf, mais je crois qu’il est nécessaire d’avoir sacrément confiance en soi et en sa proposition artistique car personne ne le fera à ta place surtout dans les moments de doute et de découragement !
18heures48 : Notre conseil est très simple, il est de croire en son projet, de l’incarner et de ne jamais se décourager. Nous recevons chaque jour des propositions artistiques qui ne correspondent pas forcément à nos critères ou esthétiques néanmoins ces projets peuvent avoir un avenir s’ils rencontrent les bons partenaires. Il est donc essentiel pour les artistes en développement de ne pas s’arrêter à un refus ou une absence de réponse mais de continuer à présenter son projet, le défendre sans jamais se décourager.
Et enfin, que pensez-vous de Groover ?
Ojûn : Pour moi Groover a été une très bonne solution ! Cela m’a permis de rentrer en contact avec différents professionnels et d’avoir des retours sur ce que je faisais. En un sens, c’est une plateforme qui créé de la relation, et même si tous les retours ne se sont pas soldés par une signature, j’ai eu la chance de rencontrer Thomas et de pouvoir développer ce partenariat avec le label 18 heures 48 !
18heures48 : Pour nous c’est une plateforme très interessante car elle nous permet de rentrer en contact avec des artistes divers et d’avoir en un espace des liens d’écoute, avec des rappels et notifications. Parfois dans le flot de mails que nous recevons les maquettes sont noyées par d’autres priorités. Sur Groover nous nous faisons des sessions d’écoutes et pouvons suivre nos échanges. Grâce à Groover nous sommes entrés en contact avec Ojûn et sommes très fiers de représenter aujourd’hui ce très beau projet.
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