On a rencontré François Legrain, musicien et producteur bruxellois en tête de la programmation de l’émission radio belge What Is Hip. Faisant partie de notre belle communauté d’influenceurs belge, l’émission explore différents courants et styles musicaux sillonnant entre entre jazz, hip-hop, funk, soul, électro et avec pour seul et même objectif : vous faire groover. Utilisateur conquis par Groover, il nous raconte ici comment la plateforme lui a permis de développer son émission et de détecter les futurs talents de demain.
Le fait que les artistes nous démarchent pour des conseils ou impressions, ça donne cette responsabilité et ce côté professionnel qui me plaisent particulièrement.
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Peux-tu me parler brièvement de ton parcours, de la création de l’émission What Is Hip ?
Si je devais résumer mon parcours, je dirais qu’il a été un peu cahoteux. La seule chose dont j’étais sûr c’est que je voulais travailler dans la musique. J’ai entrepris plusieurs études au conservatoire, à l’Unif ou au Jazz Studio, mais je n’ai jamais obtenu de diplômes. J’ai toujours senti que j’avais besoin d’indépendance en fait et à un moment j’ai compris que je devais juste me lancer et monter ma propre structure. Le fait d’avoir entrepris plein de trucs, ça m’a aussi permis d’apprendre sur le tas et je continue encore aujourd’hui de me former sur le terrain. C’est pour moi la meilleure manière d’apprendre. Monter ma boite m’a permis aussi de construire un système qui s’auto-nourrit et What is Hip se fond bien dans cette idée. Je peux bosser sur tous les process de la découverte de l’artiste jusqu’à sa diffusion à la radio. Tout ça dans un style que je trouvais trop peu présent sur la scène radiophonique : le groove. C’était un beau challenge cette radio et je suis content de voir comment elle s’est développée aujourd’hui.
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Comment est-ce que tu décrirais la scène musicale belge ?
La scène belge est très éclectique du coup ça forme une sorte de segmentation des styles. Selon si tu veux écouter du rock métal ou de la soul, tu vas aller dans des endroits différents où tu sais qu’ils diffusent ce genre de musique. C’est super niché en fait. Du coup, la découverte musicale se fait surtout dans les bars parce que les salles sont devenues très exigeantes dans leur programmation. C’est eux qui forment ce genre de laboratoire musical où on peut prendre des risques, tester des choses et venir délivrer une musique très personnelle. Ce que je trouve génial, c’est qu’il y a de plus en plus de jeunes qui lancent leurs propres initiatives comme monter des festivals, et ça il faut absolument le soutenir
Comment se déroule la préparation de ton émission ?
L’émission se prépare au rythme de la semaine. Mes autres projets font que tous les jours je vais pouvoir ajouter un élément que je trouverais chouette de retrouver dans l’émission de mardi. Pour moi le plus important c’est de bien préparer le cadre, mais de toujours laisser place à la spontanéité. On a plein de chroniqueurs qui ont tous des passions et des univers super différents et c’est ça qui rend l’émission assez riche avec un contenu hyper varié. On essaie aussi de laisser de la place à des artistes belges qui veulent venir présenter leur album. Chaque semaine on essaie d’avoir un artiste et/ou un DJ en live, ça apporte une bonne dynamique.
On a remarqué que tu programmais un bon nombre d’artistes découverts sur Groover. Qu’est-ce qui te plaît le plus sur la plateforme ?
Ce qui est top c’est que c’est un canal qui est balisé : tu reçois des sons, tu les écoutes et tu vois si ça rentre dans ta ligne éditoriale ou pas. Les groupes ont aussi fait la démarche de t’envoyer leur musique et on a donc cette volonté de partage. Le fait qu’ils paient en retours de tes conseils ou impressions, ça donne cette responsabilité et ce côté professionnel qui me plait particulièrement.
JC Juice et Aayité, deux artistes parmi les nombreuses découvertes Groover diffusés sur What Is Hip
https://www.mixcloud.com/whatiship/what-is-hip-131-avec-percy/
Quelles sont tes projets pour l’année qui vient avec l’émission What Is Hip ?
On a deux gros projets pour le moment. Le premier c’est de développer notre web radio. On a refait le site whatiship.be et le but c’est d’y intégrer une webradio avec de la musique non-stop. On a accumulé pas mal de morceaux vu qu’on en est à la 138ème émission. On va donc pouvoir utiliser tous ces morceaux et agrémenter chaque semaine la playlist avec de nouvelles découvertes pour tous les amateurs de groove. Le deuxième projet c’est de développer l’outil streaming vidéo dans l’idée de faire plus d’émissions en live mais en extérieur et en public, par exemple à la sortie de concerts ou même d’écoles.
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Quels seraient tes conseils aux jeunes artistes en développement ?
Je ne sais pas si je suis le meilleur placé pour donner des conseils, mais à titre personnel, j’ai toujours aimé la culture de l’échec. Aujourd’hui, dans notre société, on est toujours à la recherche d’une sorte de perfection alors que c’est une recherche sans fin. L’échec nous instruit beaucoup de choses, ça nous donne une sorte de boost naturel et nous apporte beaucoup plus de liberté. L’important c’est surtout ce qu’on veut dire et si on veut le dire sur des fausses notes c’est pas ça qui nous rendra mauvais.