Anaïs Rosso, gagnante du tremplin Womenbeats, nous raconte son expérience !

par Marguerite Beaussant
Anaïs Rosso, gagnante du tremplin Womenbeats nous raconte son expérience

Rappelons-le, WomenBeats est un programme de soutien aux artistes musiciennes en début de carrière. Après avoir candidaté sur Groover, c’est Anaïs Rosso qui a été sélectionnée pour participer à cette troisième édition 👏 Nous sommes donc parti.e.s à sa rencontre pour savoir comment se sont déroulées ses quelques semaines passées aux côtés de WomenBeats !

Est-ce que ce programme d’accompagnement en vaut la peine ? Ça m’en a tout l’air ✨

Plus qu’un tremplin, Womenbeats devrait être un parti politique. Ces deux mois ont été pour moi d’une grande intensité.

Anaïs Rosso

Anaïs Rosso, peux-tu nous parler de ton projet musical ?

Je touche à tout ce qui m’effraie. Ce projet musical que j’entreprends m’amène à me plonger dans des contrées qui dans l’enfance m’empêchaient de dormir; telle que la mort qui prend une place très importante. Je m’amuse à donner vie à cette mort, à la rendre accessible. Dans ce projet, la mort est une femme absolument sublime qui ne tend qu’à rêver. Et plus je crée, moins j’en ai peur. Plus je crée, plus elle m’anime. En ce sens, toute souffrance se transforme en infusion de bons, de beaux, de pardon. Je puise dans mon histoire personnelle, toutes les sonorités qui ont traversé mon vécu. De toutes ces fois où par temps de fièvre, j’ai pensé que Debussy et moi étions de grands amis, de cette année où j’ai vécu en Afrique ou celle où je vivais en Australie, de toutes ces soirées parisiennes où j’ai vécu la vie avec aplomb, j’ai emprunté à tous ses paysages, une musicalité que j’aspire à transmettre. Ce projet réunit toute la complexité de mon identité de genre. Il m’arrive par moment de moduler ma voix en celle d’un homme. Dans ces moments, je sens profondément que je laisse s’envoler une partie de moi que je ne vois jamais dans le miroir. Lorsqu’il prend forme, je sens que je suis à ma place dans la vieille âme d’un homme. Mon projet prône la liberté d’être. Pour cela, je fais appel à la folie de mes ami·e·s, Leopold Sedar Senghor, Paul Verlaine, Maya Angelou, Marguerite Yourcenar. Ils sont nombreux dans ce royaume à me donner le LA. « Rétro futuriste, serait l’appellation la plus juste pour nommer ce projet. Je suis animée par tout ce ce qui a vécu mais qui n’est plus. Je pense à toi Henri Salvador, à toi Billie Holliday, à toi Nina Simone. Cette intention est le vestige du blues, de mes ancêtres et de toutes mes racines que j’invite très souvent sur des nappes futuristes. 

Comment définirais-tu ton univers musical en 3 mots ? 

RÉTRO-FUTURISTE-NOSTALGIQUE

Si tu devais décrire les meilleures conditions pour écouter ta musique et entrer dans ton univers, ce serait quoi ?

J’invite à m’écouter à l’aéroport, en faisant l’amour, en mourant, en se mariant ou dans le ventre de ta mère. 

Comment avais-tu découvert le tremplin WomenBeats et pourquoi avoir candidaté ?

Tous les six mois, la RATP organise une audition (« Musiciens du métro ») à laquelle j’ai eu la chance de participer. Parmi les membres du jury j’ai fait la rencontre d’Adriana Rausseo, manageuse d’artistes et programmatrice du festival « Les Femmes S’en Mêlent » qui est partenaire de WomenBeats ; c’est donc elle m’a invitée à concourir au tremplin. La force de frappe du regard d’Adriana fut si intense lorsqu’elle m’a demandé de m’inscrire que je n’ai pas eu le choix. Je lui en suis d’ailleurs assez reconnaissante car j’ai le sentiment d’avoir été sortie du patriarcat cette soirée-là.

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Guide des Tremplins Musicaux

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Quelles étaient tes attentes pour cet accompagnement ?

Mon EP n’étant qu’en cours de réalisation et étant novice dans l’écosystème de la musique, mon attente fut très vaste. J’avais besoin de connaître et comprendre tous les acteurs de cette immense industrie. J’avais besoin de comprendre ce qui se fait ou pas. J’avais notamment des questions sur le choix des langues chantées par exemple, ou relatives à mon image. 

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Tu peux nous raconter ton expérience ? 

Plus qu’un tremplin, Womenbeats devrait être un parti politique. Ces deux mois ont été pour moi d’une grande intensité. Ça commence d’abord par la rencontre de Daphné Honigman, créatrice de Womenbeats, de Léna Le Roux Bourdieu qui coordonne le tremplin, assistée de Juliette Fournillon.Il s’agissait en premier lieu de comprendre mes besoins pour qu’elles puissent y répondre. Très vite, des ateliers sur le coaching scénique et sur l’écosystème de la musique ont été mis en place. Plus j’avançais à leur côté et plus je m’affirmais musicalement et aussi en tant que femme. Ma rencontre avec Womenbeats est une chose qui m’a énormément apporté. J’écris ces mots avec beaucoup d’émotions. C’était il y a seulement deux mois et pourtant, j’ai le sentiment d’avoir tellement avancé sur mon projet. Je ressors de cette expérience humaine, professionnelle et musicale avec une force qui m’étonne même. En arrivant, je n’ignorais pas le peu de place que la femme prend dans l’industrie mais je ne la savais pas si fragile. J’en étais même un peu gênée. Daphné est un profiler. Très vite, elle a su me cerner sans jamais prendre de pincettes (âmes sensibles s’abstenir). Sa force analytique m’aura, en quelques mots, aidé à façonner mon identité musicale. J’ai rapidement senti que je pouvais lui faire entièrement confiance. Pour un dosage parfait, Léna. Elle pourrait être ministre mais non, elle aura fait en sorte que tous les rendez-vous avec les professionnel·le·s s’enchaînent avec un sens de l’organisation déconcertant. Une écoute absolue, bienveillante et intelligible. Pour un dosage universel, il faut Juliette. Son approche de la musique est intense et sensée. A son image. Elle m’aura aidé à déconstruire de fausses croyances qui m’ont permis d’éclore sur un grand nombre de points. Il y a aussi Frieda, la marraine du programme avec qui j’ai longuement travaillé en coaching scénique. Frieda m’a ancrée sur la scène avec une véracité si fantastique que je n’ai plus peur d’y monter. Avant Frieda, je suis trop souvent morte d’un concert. Aujourd’hui je me sens à ma place. A leurs côtés,  je me suis sentie libre d’être. Presque en famille. Très vite, une aisance s’est créée. Je dois beaucoup à cette rencontre qui aura été un véritable moteur pour que je puisse m’envoler sereinement dans cette nouvelle épopée. J’ai tous les outils nécessaires pour la sortie prochaine de mon premier EP. Je suis très reconnaissante d’avoir été sélectionnée lauréate du printemps. Ma saison préférée. 

Quels sont les points sur lesquels l’accompagnement WomenBeats t’a les plus aidée ?

Voici les points clés sur lesquels j’ai pu évoluer pendant l’accompagnement : – Connaissances sur tout l’écosystème – Se sentir légitime – Se sentir entendue – Coaching scénique – Ancrage professionnel – Beaucoup de bienveillance 

Une actu, une info, un projet dont tu aimerais nous parler ? Un message à faire passer ?

L’actualité du moment c’est que je travaille sur la composition de mon EP. A toi qui lis, je t’invite à suivre toutes les dates de mes prochains concerts sur mes réseaux sociaux 👉 Facebook / Instagram
Je t’embrasse et je t’aime. 

| Lire aussi : Morjane Ténéré, grande gagnante de la deuxième édition du tremplin WomenBeats

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